DESCRIPTION
PELET DE SALGAS
Languedoc
France
✶ Armoiries:
" Parti: au 1, d'azur, à trois chevrons d'argent, accompagné de trois étoiles d'or, 2 en chef et 1 en pointe, au chef de gueules (MARE de SALGAS); au 2, d'azur, à deux épées d'argent, garnies d'or, passées en sautoir (PLANQUE). Sur le tout de gueules plein (NARBONNE) et sur le tout du tout d'argent au chef de sable (MELGUEIL). "
✶ Sources héraldiques :
- Armorial général de France; Registre Languedoc, par Charles d'Hozier, 1696-1710 (BNF, Gallica).
- Armorial général d’Europe, par J.B. Rietstap (Gouda, 1861).
- Armorial d'Europe par J.B. Rietstap (Gouda, 1884, Berlin, 1934) (Gouda, 1887, Berlin 1937).
- Armorial général J.B. Rietstap, illustré par Victor et Henri Rolland (1903-1926). Colorisé par Lionel Sandoz (1993-2002).
- Armorial du Gévaudan, par le Vicomte de Lescure, 1929.
✶ Notice historique et biographique des PELET de SALGAS
- La famille des PELET est l’une des plus anciennes et illustres du Languedoc, avec des racines remontant au XIᵉ siècle. Selon le généalogiste Dom Vaissette, leur filiation débute avec Bernard de PELET, seigneur d’Alais, vivant en 1050, père de Raymond, surnommé « le Croisé » pour sa participation aux Croisades, dont les armes figurent dans la salle des Croisades au musée de Versailles. Le P. Anselme fait remonter les PELET aux anciens vicomtes de NARBONNE, et une généalogie plus ancienne les relie à Arnaud, lieutenant de Roderic, dernier roi des Goths (II, 425), suggérant une ascendance wisigothique.
- L’étymologie du nom « PELET » pourrait dériver de l’occitan pel ou PELET, signifiant « peau » ou « petite peau », potentiellement en référence à une activité ancestrale liée au travail du cuir ou à une métaphore symbolique de protection (la « peau » comme bouclier). Le nom « SALGAS » est quant à lui associé à la localité de SALGAS, dans le Gévaudan (actuelle Lozère), où la branche s’est établie. « SALGAS » pourrait venir de l’occitan salga, dérivé de salix (latin pour « saule »), indiquant un lieu caractérisé par des saules, symbole de résilience et d’adaptabilité.
✶ Héraldique et symbolique
Les armoiries des PELET de SALGAS sont riches en symboles :
- Parti : au 1 d’azur, à trois chevrons d’or, accompagnés de trois étoiles d’or 2 et 1, au chef cousu de gueules (qui est de la MARE de SALGAS) : L’azur (bleu) symbolise la loyauté et la justice, les chevrons d’or évoquent la protection et l’élévation sociale, et les étoiles d’or représentent la noblesse et l’aspiration céleste. Le chef de gueules (rouge) rappelle le courage et le sacrifice, hérité de la famille de la MARE.
- Au 2 d’azur, à deux épées passées en sautoir d’argent, les pointes en haut, les gardes et les poignées d’or (qui est de PLANQUE) : Les épées en sautoir (en forme de croix) symbolisent la défense de la foi et l’honneur militaire, tandis que l’argent et l’or soulignent la pureté et la richesse spirituelle.
- Sur le tout un écu d’argent, au chef de sable, à la bordure de gueules (qui est de PELET) : L’argent évoque la clarté et la sincérité, le chef de sable (noir) la prudence et la constance, et la bordure de gueules la protection et le sacrifice.
- Ces armes reflètent l’alliance des familles PELET, de la MARE et PLANQUE, ainsi que leur engagement militaire et spirituel, notamment dans le contexte des Croisades et des guerres religieuses.
✶ Généalogie et chronologie
La branche des PELET de SALGAS, qui intéresse le Gévaudan, débute avec Guillaume de PELET, seigneur de la Vérune, vivant au début du XVᵉ siècle.
Voici une chronologie des principaux membres de cette lignée :
- Guillaume de PELET, seigneur de la Vérune (début XVᵉ siècle) : Épouse Thérèse du Cayla, dont il a deux fils : Elzéas (qui continue la branche aînée) et Guillaume.
- Guillaume de PELET (fils du précédent) : D’abord prieur de Lunel, il quitte l’état ecclésiastique et se marie le 12 avril 1441 avec Antoinette de PLANQUE, dame de la Carrière. Son père lui lègue 1 000 moutons d’or par testament du 18 septembre 1433.
- Pierre de PELET, seigneur de la Carrière : Fils du précédent, il épouse le 22 juin 1480 Catherine de Guillon.
- Nicolas de PELET, seigneur de la Carrière : Fils de Pierre, il épouse le 26 novembre 1547 Marguerite de Rodier.
- Isaac de PELET, seigneur de la Carrière : Fils de Nicolas, il épouse en premières noces Jacquette de Bringuer, puis en secondes noces, le 2 mars 1610, Anne de Chapelain. De ses mariages naissent : Jacques, Antoine (premier mariage), Claude (qui suit), Anne, et Marguerite (alliée le 5 décembre 1645 à Hector de Girard).
- Claude de PELET, seigneur d’Arbousses, de SALGAS, de Rocoules, de la Carrière, de Solpérières, de l’Hospitalet, etc. : Fils d’Isaac, il est capitaine dans le régiment des Cévennes en 1638, puis dans celui de Beaufort-Canillac, et enfin dans un régiment de cavalerie étrangère. Il épouse en premières noces Marie de Michel du Roc, et en secondes noces, le 8 septembre 1728, Françoise-Hélène de Pierre de Bernis. De son premier mariage naissent deux filles : Louise-Marguerite et Marie-Christine. De son second mariage naissent : Joachim-Anne, François Hippolyte, François-Gabriel-Matthias, Claude-François-Augustin, Marie-Élisabeth-Hélène (reçue à Saint-Cyr en 1741), Louise-Charlotte-Philippine, et Marie-Christine-Thérèse (mariée au marquis du Puy-Montbrun).
- Hector-Girard de PELET, seigneur de Lamothe, Miolet, Castel-Vieil, juge-mage général de Gabriac, etc. (XVIIᵉ siècle) : Marié le 5 décembre 1645 à Marguerite PELET de SALGAS (contrat reçu par Provençal). Il fait son testament le 31 juillet 1669 (reçu par PELET, notaire) et un acte de notoriété est établi le 21 mars 1765. De ce mariage naissent : Claude, Thomas, François, Annibal (qui suit), et Jacques (chef d’une branche).
- Annibal de PELET : Fils d’Hector-Girard, il est maintenu dans sa noblesse par jugement souverain du 15 juin 1671. Il épouse le 26 février 1645 Anne de la MARE, tous deux de la religion réformée. Ils ont plusieurs enfants, dont : François (qui suit), Antoine (capitaine au régiment de Champagne, puis de la Marche, tué au siège de Philipsbourg en 1689), Jacques (auteur d’une branche en Prusse), et Hector (lieutenant au régiment de Bourbonnais en 1675).
- François de PELET, seigneur de SALGAS, Rocoules, Rousses, Vebron, etc. : Fils d’Annibal, il sert dans les mousquetaires. Il épouse en premières noces, le 15 novembre 1678, Françoise de Rochemore d’Aigremont, et en secondes noces, le 2 septembre 1694, Lucrèce de Brignac. De ce dernier mariage naissent : Claude (qui suit) et Jacques (prêtre).
- Claude de PELET (fils de François) : Il épouse en premières noces Marie de Michel du Roc, et en secondes noces, le 8 septembre 1728, Françoise-Hélène de Pierre de Bernis, comme mentionné précédemment.
- Louise-Charlotte-Philippie de PELET : Fille de Claude, elle épouse Jean-François, comte de NARBONNE-PELET, surnommé « Fritzlar » pour sa brillante conduite militaire lors de « la journée de ce nom ». Jean-François est lieutenant général des armées du roi et grand-croix de Saint-Louis. De ce mariage naît François-Raymond-Joachim, né en 1762.
Rôle historique et distinctions
La famille PELET de SALGAS s’est illustrée dans les domaines militaire et administratif. Plusieurs membres ont servi dans des régiments prestigieux, comme les mousquetaires ou les Cévennes, et ont participé à des campagnes militaires importantes (siège de Philipsbourg, etc.).
Leur engagement dans la religion réformée les place au cœur des conflits religieux des XVIᵉ et XVIIᵉ siècles, notamment sous Annibal de PELET.
La branche de NARBONNE-PELET, issue de la famille, accède à la pairie en 1815 et obtient le titre de duc de NARBONNE-PELET le 31 août 1817, après avoir été admise aux honneurs de la Cour en 1758, 1765 et 1789. Jean-François, comte de NARBONNE-PELET, surnommé Fritzlar, se distingue comme lieutenant général des armées du roi et reçoit la grand-croix de Saint-Louis, une distinction réservée aux officiers d’exception.
✶ Épilogue
La famille PELET de SALGAS incarne une lignée noble profondément enracinée dans l’histoire du Languedoc et du Gévaudan, marquée par des alliances stratégiques (PLANQUE, de la MARE, Rochemore, etc.) et un engagement constant dans les affaires militaires et religieuses. Leurs armoiries, mêlant symboles de loyauté, de courage et d’honneur, témoignent de leur rôle dans l’histoire française, de l’époque des Croisades jusqu’à la Restauration.
Leur héritage perdure à travers la branche de NARBONNE-PELET, qui atteint son apogée au XIXᵉ siècle.
✶ Notice biographique : François de PELET, baron de SALGAS (1647-1717)
- François de PELET, baron de SALGAS, naît en 1647 dans une illustre famille huguenote du Languedoc, descendant en ligne directe des barons d’Alès (du Xe au XVe siècle) et des vicomtes de NARBONNE. Fils de Claude de PELET, seigneur de SALGAS, et d’Anne de La MARE, il est issu d’une lignée noble maintenue dans son statut par le jugement de Claude de Bazin, sieur de Bezons, en 1671, dans le cadre de la vérification des titres de noblesse ordonnée par le roi.
- Dans sa jeunesse, François de PELET grandit au château de SALGAS, dans la vallée de Vébron, avant de s’engager, selon la tradition nobiliaire, dans une carrière militaire. Il sert dans le corps d’élite des Mousquetaires de la Maison du Roi jusqu’à son premier mariage, le 15 novembre 1678, avec Françoise de Rochemore d’Aigremont, issue d’une vieille famille languedocienne. Après la mort de cette dernière, il épouse en secondes noces, le 2 septembre 1694, Lucrèce de Brignac-Montarnaud, une huguenote zélée appartenant à une famille d’Uzès, également maintenue dans sa noblesse en 1668.
- Établi à SALGAS, François de PELET mène une vie paisible, loin des troubles, bien qu’il soit confronté aux persécutions religieuses de l’époque, notamment sous l’intendance de Nicolas de Lamoignon de Baville, qui réprime durement les huguenots. Les alliances familiales des PELET, notamment avec les Rochemore, les Brignac-Montarnaud et les Girard, témoignent de leur ancrage dans la noblesse locale et de leur engagement dans les réseaux huguenots.
- François de PELET s’éteint en 1717, laissant derrière lui un patrimoine marqué par sa fidélité à la foi protestante et à la tradition nobiliaire du Languedoc. Son parcours illustre les défis rencontrés par la noblesse huguenote dans un contexte de tensions religieuses et politiques sous le règne de Louis XIV.
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