DESCRIPTION
⚜️ ANCIAN
Haut-Bugey
France
⚜️ Héraldique et symbolisme
Le statut de chevalier d’ANCIAN de BRIES suggère une possible appartenance à la petite noblesse militaire.
⚜️ Armes de BRIES :
" D'or, à trois faucons au naturel, chaperonnés de gueules. "
⚜️ Sources héraldiques :
- Armorial d'Europe par J.B. Rietstap (Gouda, 1861, 1884, 1887; Berlin, 1934, 1937).
- Armorial général J.B. Rietstap, illustré par Victor et Henri Rolland (1903-1926). Colorisé par Lionel Sandoz (1993-2002).
⚜️ ✶ Famille ANCIAN
⚜️ Origine et étymologie
Le patronyme ANCIAN est anciennement attesté en France (Bugey, Ain, Gex, Autun, Neuville-sur-Ain), mais aussi dans des sources italiennes médiévales (Chronique d’Amadi).
Étymologiquement, le nom pourrait dériver du latin ANTIANUS (« ancien, doyen, homme d’expérience »), ou d’un surnom médiéval signifiant « l’aîné, le sage, le notable ».
Il évoque des valeurs de respectabilité, d’autorité morale et de tradition.
⚜️ Des variantes existent : ANCIAND, ANCIANT, voire ANCIEN.
L’implantation du nom ne semble pas provenir d’une seule souche, mais de plusieurs lignées indépendantes, principalement concentrées en Bugey (Ain), avec des extensions vers la Savoie, le Rhône et la Drôme.
⚜️ Répartition géographique et contexte historique
- Le nom ANCIAN se rattache solidement au Valromey et au Haut-Bugey (département de l’Ain), notamment dans les paroisses et communes de Hotonnes, Don, Songieu, Brénaz, Neuville-sur-Ain.
- Le traité de Lyon de 1601 rattacha cette région, alors savoyarde, au royaume de France. Les ANCIAN vécurent cette bascule politique et culturelle.
- Les activités principales furent rurales et agropastorales (élevage, vigne, artisanat local), mais la famille compta aussi des artisans, commerçants, ecclésiastiques et plus tard des résistants.
- Dès le XVIᵉ siècle, le nom apparaît dans les registres paroissiaux du Valromey, et aux XVIIᵉ-XVIIIᵉ siècles, certaines branches s’installent vers Lyon (teinturier, huissier lié à l’Impératrice, marchands de vin à Masséna et Marignan, lingère au quartier Fulchiron).
⚜️ ✶ ANCIAN à travers les siècles
⚜️ XIVe siècle
- ANCIAN de BRIES, chevalier, cité dans la Chronique d’Amadi (Chypre, XIVᵉ siècle), un certain messire ANCIAN de Bries apparaît à plusieurs reprises.
Il est décrit comme un chevalier combattant dans des joutes, opposé à messire Chamerin Barlas, et soutenu par ses pairs. Cette mention situe la famille dans la petite noblesse militaire, probablement de souche franco-chypriote ou issue de la chevalerie venue d’Occident lors des croisades.
Les passages décrivent messire ANCIAN en armure, tenant tête dans des duels de chevalerie, ce qui témoigne d’une reconnaissance sociale et militaire.
⚜️ XVIe-XVIIe siècles
- François ANCIAN († avant 1591, Hotonnes). Figure d’implantation au Valromey sous domination savoyarde, juste avant le rattachement à la France.
- Catherin ANCIAN (1570–1607, Hotonnes). Né en 1570, mort à 37 ans, il incarne la première génération vivant la transition politique de 1601.
- Jeanne ANCIAN (1591–1676, Hotonnes). Décédée à 84 ans, longévité exceptionnelle pour l’époque, témoin d’un siècle de transformations agricoles et sociales
- Jeanne ANCIAN (1591–1676, Hotonnes). Décédée à 84 ans, longévité exceptionnelle pour l’époque, témoin d’un siècle de transformations agricoles et sociales.
- Jean ANCIAN (1596–1669, Hotonnes). Contemporain de Jeanne, il vécut dans une période de relative stabilité sous administration française.
- Antoine ANCIAN de Réoux (fin XVIIᵉ siècle). Témoin en 1692 à Songieu lors de l’enterrement de Claude François de Malyvert.
⚜️ XVIIIe siècle
Des archives du pays de Gex mentionnent un curé ANCIAN, impliqué dans des querelles religieuses et judiciaires (lettres de 1761).
Les documents le présentent comme une personnalité vive, parfois contestée, mais influente dans son ministère.
Le nom reste attaché à l’histoire ecclésiastique locale, révélant la permanence de la famille dans la région du Pays de Gex et de la Bresse.
Familles ANCIAN de Crozvelus et Brénaz (XVIIᵉ–XVIIIᵉ siècles). Mentionnées dans un recensement de 114 âmes ; notables locaux liés aux familles Martinod, Tavel et Vignand.
- Curé ANCIAN de Ferney (XVIIIᵉ siècle, 1761). Personnage controversé, dénoncé pour violence et implication criminelle, illustrant les tensions sociales et religieuses de l’époque.
- Jean-Pierre ANCIAN (né vers 1773, Songieu). Volontaire ou conscrit de 1792, engagé dans la Révolution française.
⚜️ XIXe siècle
- Henri André ANCIAN (1917–1944, Neuville-sur-Ain). Employé civil massacré le 11 juillet 1944 par les troupes allemandes, figure de la mémoire résistante de l’Ain. Son nom figure sur une stèle commémorative à Neuville-sur-Ain et au Mémorial des Déportés de Nantua.
⚜️ XIXe siècle
Durant la Seconde Guerre mondiale, Henri ANCIAN, 27 ans, cuisinier à l’École d’Autun, fut arrêté par les Allemands à Neuville-sur-Ain le 11 juillet 1944.
D’abord requis pour un travail de terrassement, il fut ensuite interrogé, torturé, puis assassiné à l’Hôtel des Terrasses.
Les témoignages rapportent une scène d’atroce barbarie : coups, mutilations, blessures multiples, mort lente dans la souffrance.
Son corps, resté exposé plusieurs jours, témoigne de la brutalité de l’occupation. Henri ANCIAN appartient aux martyrs civils de la Résistance.
⚜️ Héraldique
Un blason ancien est attribué à ANCIAN de Bries :
Armes :
« D’or, à trois faucons au naturel, chaperonnés de gueules. »
- Le faucon, symbole de noblesse guerrière, d’adresse et de clairvoyance, rappelle l’art de la chasse et de la guerre.
- Le chaperon de gueules marque la discipline, le contrôle des forces instinctives, et le courage au combat.
- Le champ d’or exprime la noblesse, la gloire et la lumière.
Ces armes, attestées dans des armoriaux anciens (Rietstap, Rolland), soulignent la filiation avec une lignée chevaleresque.
⚜️ Symbolisme
Chevalerie : le nom est lié à l’image du chevalier courageux, loyal et défiant dans l’arène.
Clergé : au XVIIIᵉ siècle, ANCIAN est représenté par des curés engagés dans la vie religieuse et sociale. Martyre moderne : Henri ANCIAN incarne la résistance, le sacrifice et la mémoire nationale face à l’oppresseur nazi.
Ainsi, le patronyme traverse les âges avec des figures symbolisant successivement la bravoure, l’autorité spirituelle et la dignité dans la souffrance.
⚜️ Iconographies et monuments
- Stèle de Neuville-sur-Ain : dédiée aux victimes du 11 juillet 1944, dont Henri André ANCIAN.
- Mémorial de Nantua : mémoire des déportés de l’Ain.
- Traces dans les registres paroissiaux (Hotonnes, Don, Songieu, Brénaz).
⚜️ Sources et bibliographie
Archives départementales de l’Ain : registres paroissiaux (XVIᵉ–XVIIIᵉ siècles), recensements (Crozvelus), actes notariés.
Chroniques médiévales : mention d’ANCIAN de Bries.
Rapports de 1944 : gendarmerie et résistance dans l’Ain.
⚜️ Ouvrages :
Armorial d’Europe, J.-B. Rietstap (1861–1937).
Armorial général de Rietstap, illustré par Victor et Henri Rolland (1903–1926), colorisé par Lionel Sandoz (1993–2002).
Yann Cruiziat, De Cormarinca à Cormaranche-en-Bugey, des origines à 1814.
Thierry Moiroux, Ain, ciel et terre.
Le Maitron des Fusillés (biographie d’Henri André ANCIAN).
⚜️ Épilogue
Le patronyme ANCIAN, solidement enraciné dans le Haut-Bugey et le Valromey, reflète une histoire de sagesse et de mémoire, mais aussi de courage et d’adaptation à travers les siècles.
Du chevalier ANCIAN de BRIES au résistant de 1944, les porteurs de ce nom incarnent les valeurs de tradition, fidélité et résilience.
Le nom ANCIAN s’inscrit dans une tradition pluriséculaire, où s’entrelacent chevalerie médiévale, figures religieuses, et mémoire résistante.
Il illustre une continuité de valeurs :
Fortitudo (force, courage) au Moyen Âge,
Fides (foi, engagement) à l’époque moderne,
Patientia et sacrificium (patience et sacrifice) au XXᵉ siècle.
Il demeure un nom porteur de mémoire et de noblesse, tant d’armes que d’esprit.
⚜️ ✶ Droits d'auteur : Lionel Sandoz, auteur du dessin des armoiries et du texte, 2025.
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