DESCRIPTION
BAILLOD
Bugey, Normandie, Paris.
France
Jean-Pierre BAILLOD (1771-1853), baron de l'empire par lettres patentes du 3 mai 1809, donataire en Westphalie le 17 mars 1801, général de division, député (1830-31), commandeur.
✶ Armes du baron BAILLOD et de l'Empire (décret du 19 mars 1808, lettres patentes du 23 mai 1809 (Ebersberg).
" Ecartelé aux 1 et 4 d'azur à la bande d'or ; au 2 du quartier des Barons militaires de l'Empire; au 3 d'argent au lion de gueules accompagné au canton dextre du chef d'une étoile de sable.
✶ Sources de la gravure héraldique
- Armorial General de l'Empire Français, tome I., par Henry Simon, 1812.
✶ Livrées :
Les couleurs de l'écu. Ces couleurs bleu, jaune, blanc, rouge et noir, tirées directement de son blason peuvent être combinées ou portées sur les vêtements, étendards ou autres insignes pour représenter l'identité du baron BAILLOD et son lien avec l'Empire napoléonien).
✶ Symbolique des armes
Ces armes rappellent à la fois son origine (les bandes d’or sur azur, armes parlantes du nom BAILLOD dans sa variante régionale) et sa dignité de baron militaire de l’Empire.
- Azur et or (1er et 4e quartiers) : rappel de l’origine bugiste de la famille BAILLOD, où ces émaux sont fréquents ; l’azur est le champ de la loyauté et de la fidélité, l’or celui de la gloire et de l’honneur.
- La bande, pièce oblique de défense, évoque la carrière militaire ascendante de l’intéressé.
- Épée haute de sable sur champ d’argent (2e quartier) : armoiries imposées par Napoléon Ier à tous les barons militaires, symbolisant la justice, l’autorité et l’honneur des armes.
- Lion de gueules accompagné d’une étoile de sable (3e quartier) : le lion exprime la vaillance, le courage héroïque et l’énergie guerrière ; la couleur de gueules rappelle le sang versé et la bravoure. L’étoile noire marque l’orientation vers la gloire, mais aussi la dureté des épreuves traversées, notamment ses blessures de guerre (Austerlitz, Heilsberg, Leipzig).
✶ Comparaison avec les armes civiles du Bugey
Les BAILLOD du Bugey portaient traditionnellement des armes plus simples, souvent composées de bandes ou de fasces sur fond d’azur ou d’argent, reflet d’armoiries parlantes ou régionales. L’anoblissement impérial intègre et ennoblit cette tradition locale en l’associant au quartier militaire d’Empire et à un emblème personnel (lion + étoile), traduisant l’élévation sociale due à la carrière militaire.
✶ Supports et ornements extérieurs
En tant que baron militaire de l’Empire, il avait droit :
- au heaume taré de profil,
- à la couronne de baron (cercle d’or, cerclé de perles),
- au manteau de gueules doublé d’hermine pour les représentations solennelles,
- à l’entour du collier de la Légion d’honneur (commandeur).
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✶ Biographie
Jean-Pierre BAILLOD
(1771–1853)
Général de division, baron de l’Empire, député de la Manche, commandeur de la Légion d’honneur.
✶ Origines et jeunesse
- Jean-Pierre BAILLOD (orthographié aussi BAILLOD ou Ballioud selon les sources et l’acte de baptême) naît le 20 août 1771 à Songieu, dans le Bugey (Ain), ancienne province rattachée à la France en 1601 par le traité de Lyon. Il est baptisé le jour même.
- Fils de Joseph BAILLOD, laboureur, et de Jacqueline Reydelet, il appartient à une famille paysanne enracinée dans le terroir du Bugey, dont les ascendances relèvent du monde rural montagnard mais aussi des traditions de petite notabilité locale.
- Les origines du patronyme BAILLOD/Ballioud sont bien attestées dans le Bugey et le pays de Vaud (Suisse romande). Le nom pourrait être un diminutif dérivé du vieux mot français bailli (officier seigneurial) ou du latin baiulus (porteur, intendant). La famille semble avoir produit plusieurs branches modestes, parfois attachées à des charges locales.
✶ Carrière militaire
Révolution et premières campagnes
- 1792–1793 : Engagé volontaire dans le 11ᵉ bataillon de volontaires de l’Ain (22ᵉ demi-brigade légère) le 22 septembre 1793. Il est nommé capitaine dès le 27 septembre.
- Sert à l’armée des Alpes, puis en Italie à partir de 1794.
- 1796 : Commissionné adjoint aux adjudants-généraux.
✶ Ascension sous le Consulat et l’Empire
- 31 janvier 1800 : Promu chef de bataillon.
- 1804 : Sert au camp de Boulogne, préparatoire à l’invasion projetée de l’Angleterre. Le 14 juin, il est fait chevalier de la Légion d’honneur.
- 1805–1807 : À la Grande Armée, sous les généraux Saint-Hilaire et Grandjean. Il se distingue à la bataille d’Austerlitz (2 décembre 1805), où un cheval est tué sous lui.
- 4 mars 1807 : Adjudant-commandant.
- 10 juin 1807 : Blessé à Heilsberg.
- 11 juillet 1807 : Officier de la Légion d’honneur.
- 23 avril 1809 : Commandeur de la Légion d’honneur.
- 21–22 mai 1809 : Se couvre de gloire à Essling (près de Vienne), ce qui lui vaut le titre de baron de l’Empire par lettres patentes du 3 mai 1809 (décret du 19 mars 1808).
✶ Haut commandement et fin de l’Empire
- 20 août 1810 : Chef d’état-major de la 14ᵉ division militaire.
- 6 août 1811 : Promu général de brigade, nommé commandant du département de la Manche, où il s’installe à Valognes.
- 1812–1813 : Retour au camp de Boulogne puis participation au corps d’observation de l’Elbe, sous les ordres de Lauriston.
- 19 octobre 1813 : Grièvement blessé à la bataille de Leipzig.
- 1814 : Rappelé dans la Manche, où il commande jusqu’à la Première Restauration.
✶ Distinctions
- Commandeur de la Légion d’honneur (23 avril 1809).
- Chevalier de l’ordre de la Couronne de Fer (septembre 1813).
- Chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis (janvier 1815).
- Son nom figure parmi les 558 officiers gravés sur l’Arc de Triomphe de l’Étoile à Paris.
✶ Vie civile et politique
Après la chute de l’Empire, comme beaucoup de généraux napoléoniens, il est mis en demi-solde.
- 1824 : Reçu à la retraite avec le grade de général de division.
- 1ᵉʳ novembre 1826 : Lieutenant-général.
- 1830 : Élu député de la Manche le 3 juillet (révolution de Juillet).
- 1831 : Réélu le 5 juillet, siège jusqu’au 25 mai 1834.
- 1830–1833 : Conseiller général de la Manche.
Il se retire ensuite de la vie publique au château de Tournebut, près de Valognes.
✶ Vie privée et descendance
Le 28 janvier 1812, il épouse à Valognes Nathalie Guiard (ou Guyard). Fait notable : le contrat de mariage fut signé par Napoléon Ier lui-même, témoignage de la faveur impériale.
De cette union naissent cinq enfants :
- Edmé-Charles BAILLOD (1814–1873), général de brigade, commandeur de la Légion d’honneur.
- Marie-Nathalie (1816).
- Amédée (1817).
- Stanislas (1820).
- Auguste-Charles-Marin (1829).
✶ Résidences principales de la famille :
- Hôtel de Quierqueville, place Camille-Blaizot à Valognes.
- Château de Tournebut, à Saint-Germain-de-Tournebut (Manche).
- Hôtel particulier, 24 rue Molière à Paris.
✶ Mort et mémoire
Jean-Pierre BAILLOD s’éteint le 1ᵉʳ mars 1853 dans son château de Tournebut, à l’âge de 81 ans. Il est inhumé à Saint-Germain-de-Tournebut.
Sa mémoire est attachée à la Manche, où il servit à la fois comme militaire, administrateur et député. Son parcours illustre la trajectoire de nombreux officiers issus de milieux modestes, que la Révolution et l’Empire portèrent aux plus hauts grades.
✶ Iconographie et monuments
- Armes figurant sur des documents conservés aux Archives de la Manche et sur son contrat de mariage (1812), signé par Napoléon.
- Portraits gravés dans les recueils biographiques du XIXᵉ siècle (non localisés à ce jour).
- Nom inscrit sur l’Arc de Triomphe de l’Étoile.
- Château de Tournebut, propriété familiale, reste associé à sa mémoire.
✶ Bibliographie et sources
Armorial General de l'Empire Français, tome I., par Henry Simon, 1812.
Vicomte Révérend, Armorial du Premier Empire (1894).
Dictionnaire des Généraux et Amiraux français de la Révolution et de l’Empire, Six.
Jougla de Morénas, Grand Armorial de France (Empire).
Armorial du Premier Empire, Jougla de Morénas.
Fastes de la Légion d’honneur, L. Lievyns et al.
Archives nationales, BB/29 (noblesse d’Empire).
Archives départementales de l’Ain (acte de baptême à Songieu, 1771).
Archives départementales de la Manche (contrat de mariage, dossier de député).
Histoire de Valognes et du Cotentin au XIXᵉ siècle, chroniques locales.
Registres de la Chambre des Députés (1830–1834).
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