DESCRIPTION
RASTEL de ROCHEBLAVE
Comtat-Venaissin, Dauphiné.
Kaskaskia, Québec.
France, Etats-Unis d'Amérique, Canada.
Devise : Mon épée et mon Droit.
Armoiries :
" D'azur, à deux lions affrontés d'or, armés et lampassés de gueules, soutenant de leurs pattes un pal à dents de râteau, de sable. "
Sources héraldiques :
- Armorial d'Europe par J.B. Rietstap (Gouda, 1861, 1884, 1887; Berlin, 1934, 1937).
- Armorial général J.B. Rietstap, illustré par Victor et Henri Rolland (1903-1926). Colorisé par Lionel Sandoz (1993-2002).
- Le Grand Armorial de France, par Jougla de Morénas 1935-1943, de Warren, Frantzen 1960.
- Armorial général, ou Registres de la noblesse de France, vol.4, par Louis Pierre d'Hozier, 1752.
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Notice sur la famille RASTEL (ou de RASTEL de ROCHEBLAVE)
Héraldique RASTEL de ROCHEBLAVE
Blason :
"D'azur, à deux lions affrontés d’or, armés et lampassés de gueules, soutenant de leurs pattes un pal à dents de râteau, de sable".
Une variante mentionne "un pal d'argent râtelé de sable, soutenu par deux lions d'or affrontés, langués et onglés de gueules".
Références héraldiques et attestations des armes
Ce blason est rapporté dans les principaux armoriaux classiques, tels que l'Armorial d’Europe de J.B. Rietstap (éditions de Gouda 1861, 1884, 1887 ; Berlin 1934, 1937), l’édition illustrée par Victor et Henri Rolland (1903-1926, colorisée par Lionel Sandoz en 1993-2002), ainsi que le Grand Armorial de France (Jougla de Morénas, 1935-1943, repris par de Warren et Frantzen en 1960).
Ces sources compilent des armes associées à des familles nobles connues au niveau national ou régional, souvent basées sur des enregistrements du XVIIe au XIXe siècle.
Une illustration vectorielle du blason est disponible pour Philippe-François de RASTEL de ROCHEBLAVE, confirmant son usage familial.
Branche ou époque :
On peut raisonnablement penser qu’il s’agit d’un blason attribué aux RASTEL de ROCHEBLAVE à partir de l’époque moderne (XVIIe-XVIIIe siècles), potentiellement lié à leur ancrage dans le Comtat-Venaissin ou le Dauphiné.
Une chronologie exacte reste à confirmer via archives locales ou armoriaux régionaux, comme l'Armorial du Dauphiné de Rivoire de La Batie (1897) ou le recueil d'Hozier (1738-1763).
La famille est mentionnée dans des contextes nobles subsistants au XIXe siècle, avec une référence en 1855 dans La noblesse française subsistante de Woelmont de Brumagne.
Symbolique :
Les deux lions affrontés d’or évoquent la force, la vigilance, le courage et une certaine noblesse guerrière, symboles classiques de protection et de royauté.
Le pal à dents de râteau (de sable) peut figurer une allégorie du travail (lien aux racines paysannes ou à une fonction de moissonneur) ou un jeu de mots/hommage toponymique rappelant « RASTEL » (râteau en latin).
Il s'agit probablement d'armes parlantes, où l'élément héraldique joue sur le nom de famille.
Les couleurs : azur (loyauté, justice), or (gloire, noblesse), gueules (émotion, ardeur) et sable (modestie, réserve) composent un ensemble cohérent d’idéaux chevaleresques et agricoles, reflétant une noblesse ancrée dans la terre et le service militaire.
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Origine et implantation en DAUPHINÉ
Ancienne famille du Dauphiné, possessionnée à ROCHEBLAVE, Vitrolles, Savournon, le Barzac, Mourmoirières, Montolieu, La Bâtie-Coste-Chaude, l’Aub-Jubéo et le Plan-du-Bourg.
Elle se disait issue des anciens vice-rois de Naples.
Principaux ancêtres et branches
Raymond de RASTEL – Chevalier, seigneur de ROCHEBLAVE, coseigneur de Montolieu et de La Bâtie-Coste-Chaude, vivant en 1267.
Isnard de RASTEL – Cit. en 1300, époux de Sibile. De leur union naît RASTEL du RASTEL, ancêtre direct.
Mathieu de RASTEL – 4ᵉ génération après RASTEL du RASTEL ; gouverneur de Nyons sous Henri IV. Défenseur catholique durant les guerres de Religion, grièvement torturé par les réformés mais survivant dix ans.
Daniel de RASTEL de ROCHEBLAVE – Fils du précédent, capitaine des gendarmes de la Tour-Gouvernet.
Alexandre de RASTEL, seigneur de ROCHEBLAVE – Cité par Chorier comme l’un des plus vaillants hommes du royaume ; tue trois capitaines espagnols au combat du Tessin. Époux d’Antoinette de Sillol.
Louis de RASTEL – Seigneur de ROCHEBLAVE, vivant en 1670.
La lignée des marquis de ROCHEBLAVE
Jean-Joseph de RASTEL – Marquis de ROCHEBLAVE, seigneur de Savournon, du Barzac et de Mourmoirières, capitaine au régiment de Dauphiné.
Épouse le 6 février 1720 Françoise de Dillon (famille irlandaise). Vingt enfants naissent de ce mariage.
Épisodes marquants
Vers 1740 : querelle de chasse avec M. de Genthon, se terminant par la mort de M. de ROCHEBLAVE et un procès ruineux pour les deux familles.
Luc de RASTEL de ROCHEBLAVE – Conseiller au parlement de Grenoble en 1763.
N. de RASTEL de ROCHEBLAVE – Chanoine du chapitre noble de Saint-Pierre et de Saint-Chef en 1789.
Un marquis de ROCHEBLAVE, seigneur de Plan-de-Bourg et du Barzac, quitte la province à la Révolution.
Dispersions et branche canadienne
Un fils du marquis de ROCHEBLAVE épouse Marianne de Rivole ; une fille de ce couple épouse, après la Révolution, M. d’Albert-Saint-Hippolyte, conseiller au parlement d’Aix.
À la fin du XVIIIᵉ siècle, la famille est décimée et dispersée.
Découverte postérieure : un fils de Marianne de Rivole émigre au Canada avec une sœur. De cette lignée, un mariage avec un Anglais est attesté ; un descendant masculin vivrait encore au moment du récit.
Armoiries
Blason d’Hozier :
" D’azur, à un pal d’argent, ratelé de sable (ou à dents de râteau), soutenu par deux lions d’or affrontés, langués et onglés de gueules. "
Version simplifiée :
" D’azur, à deux lions d’or, armés et lampassés de gueules, affrontés et soutenant un pal à dents de râteau de sable. "
Devise
« Mon épée et mon droit » — invention littéraire de Barginet, sans valeur historique.
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Origine et histoire familiale dans le COMTT-VENAISSIN et au CANADA
Le nom RASTEL semble lié à un toponymie — RASTEAU dans le Comtat-Venaissin (Vaucluse) —, dont la graphie latine ancienne est RASTELLUM, signifiant « petit râteau » et évoquant une oronymie (terrain accidenté, raviné).
Des sources anciennes confirment un contexte rhodanien médiéval, bien que sans mentions directes de la famille.
La famille est originaire du Dauphiné (Hautes-Alpes, notamment Savournon), avec des branches à VITROLLES et ROCHEBLAVE.
Elle se disait issue des anciens vice-rois de Naples, bien que cela reste une prétention non vérifiée dans les sources primaires.
Premières mentions : Les sources historiques sur le lieu de RASTEAU remontent à l’an 1009 (un contrat de précaire émis par l’évêque Pierre II de Mirabel concernant des terres à Saint-Martin), avec des traces romaines antérieures (site funéraire aux Hautes-Rives, artefacts comme un autel aux déesses mères).
Pour la famille RASTEL elle-même, les mentions restent à explorer dans les actes ecclésiastiques ou notariaux du haut Moyen Âge, en Comtat ou Dauphiné.
La branche ROCHEBLAVE émerge au XVIIe siècle, avec Jean Joseph de RASTEL de ROCHEBLAVE (père de Philippe-François).
Lignées principales et migrations
Une branche très documentée est celle des RASTEL de ROCHEBLAVE, originaire des Hautes-Alpes ou Comtat, dont la figure la plus connue est Philippe-François de RASTEL de ROCHEBLAVE (1727-1802), officier de l’armée française, colonel en Nouvelle-France, puis homme politique au Bas-Canada.
Il sert lors de la guerre de Sept Ans, devient commandant à Kaskaskia (Illinois) sous les Britanniques, et s'installe au Québec après la Révolution américaine.
Ses fils, Noël (1767-1805) et Pierre (1773-1840), poursuivent la carrière politique et commerciale au Bas-Canada.
La famille migre vers l'Amérique du Nord via les colonies françaises, s'impliquant dans le commerce des fourrures et la politique coloniale britannique.
Étymologie du nom
Le nom RASTEL est vraisemblablement toponymique, tiré du latin RASTELLUM, diminutif de RASTRUM (« râteau »), lié à un terrain « en ravines », comme décrit pour RASTEAU, un terroir du Comtat-Venaissin.
L’évolution linguistique suit un chemin classique : RASTELLUM → RASTEL ou RASTEAU selon les dialectes occitans.
Le pal-râteau sur les armoiries pourrait être des armes parlantes, associant graphie, son et signification : RASTEL ↔ râteau.
Pas de lien clair avec des valeurs militaires ou religieuses, mais un écho symbolique avec une identité liée à la terre et à l’activité agricole, tout en gardant les attributs de puissance (les lions).
Personnages remarquables
- Philippe-François de RASTEL de ROCHEBLAVE (1727-1802) : Officier français, commandant en Illinois, homme d’affaires dans les fourrures, homme politique élu au Bas-Canada. Né à Savournon (Hautes-Alpes), il combat à Fontenoy (1745), sert en Nouvelle-France, et devient gouverneur britannique de Kaskaskia.
- Noël de RASTEL de ROCHEBLAVE (1767-1805) : Homme politique du Bas-Canada, fils de Philippe-François, né à Sainte-Geneviève (Missouri), député de Montréal-Ouest, décédé des suites d'un accident sur le lac Champlain.
- Pierre de RASTEL de ROCHEBLAVE (1773-1840) : Commerçant de fourrures, homme d’affaires, figure politique (Assemblée législative, Conseil législatif, Special Council) au Bas-Canada, né à Kaskaskia (Illinois).
Leur contexte géopolitique :
Ils évoluent dans les colonies françaises puis britanniques d’Amérique du Nord post-guerre de Sept Ans, jusqu’à l’instauration du Bas-Canada après la Révolution américaine.
Iconographie et art sacré
Une Illustration héraldique sur armorial.org
Une illustration existe pour Philippe-François. Elle représente la capture de ROCHEBLAVE à Kaskaskia pendant la guerre d'indépendance américaine. Philippe de ROCHEBLAVE, commandant du Fort Gage, fut capturé dans son lit, aux côtés de sa femme, par le colonel George Rogers Clark et le régiment de l'Illinois, forces de l'État de Virginie, en 1778, qui s'emparèrent du poste britannique peu défendu de Kaskaskia, dans le pays des Illinois.
Monuments et mémoire
Pas de châteaux ou manoirs en France associés directement à cette famille, hormis un château portant le nom ROCHEBLAVE en Lozère (à Ispagnac, XVIe siècle, surplombant les gorges du Tarn), sans lien établi avec la famille (qui est dauphinoise).
Au Canada, des références biographiques commémorent leur rôle politique.
Références et bibliographie héraldiques
Armorial d’Europe de J.B. Rietstap.
Armorial général de Rietstap (édition illustrée par Victor & Henri Rolland).
Le Grand Armorial de France (Jougla-Morénas, Warren-Frantzen).
Bio-Biographies & généalogie :
Mémorial de Canadiens français aux USA, par Robert Prévost, 2003.
Articles Wikipédia (fr/en) sur Philippe-François, Pierre, Noël.
Dictionnaire biographique du Canada.
Documents généalogiques à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (1759-1966).
Présence dans les archives et registres anciens
À ce jour, des références existent dans les archives canadiennes (Québec, Montréal) pour la branche coloniale, incluant actes de naissance, mariages et documents politiques.
En France, une enquête dans les archives départementales (Vaucluse pour Comtat, Hautes-Alpes pour Dauphiné) ou notariales serait indispensable. Des généalogies partielles sont disponibles en ligne, mais sans actes d’anoblissement spécifiques.
Généalogies et filiations
On dispose d'une généalogie partielle via les biographies des membres coloniaux : Jean Joseph de RASTEL de ROCHEBLAVE (père) → Philippe-François → Noël et Pierre. Philippe-François épouse Marie-Michelle Dufy (ou Des Ruisseaux) ; Pierre épouse Elmire Bouthillier, liant la famille à la haute société coloniale montréalaise.
L’arbre complet des branches anciennes (Dauphiné, Comtat) reste à dresser, avec des fiefs comme ROCHEBLAVE (Diois) et VITROLLES.
Alliances maritales soulignent des valeurs familiales de loyauté, commerce et service public.
Conclusion
Cette notice met en lumière la branche la mieux documentée – celle établie en Amérique du Nord au XVIIIe-XIXe siècle – avec un aperçu héraldique, historique et géographique.
La famille RASTEL de ROCHEBLAVE incarne une noblesse de service militaire et commercial, ancrée dans le Dauphiné et migrant vers les colonies.
✶ Droits d'auteur : Lionel Sandoz, auteur du dessin des armoiries et du texte, 2025.
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